Auteur invité
Andreï Kourkov
Né à Saint-Pétersbourg en 1961, Andreï Kourkov est un écrivain ukrainien de langue russe. Il vit à Kiev depuis de très nombreuses années. Très doué pour les langues (il en parle couramment six), il commence sa carrière littéraire pendant son service militaire alors qu’il est gardien de prison à Odessa.
Son premier roman, Le Pingouin, édité chez Liana Levi en 2000, dans lequel il met en scène la vie quotidienne d’un chômeur en Ukraine, connaît un succès international. En 2014, il publie un essai, Journal de Maïdan, chronique des événements qui avaient alors secoué son pays.
Les Abeilles grises (Liana Levi, 2022) est son dixième roman publié en France. En contant les échanges entre deux personnages, il y décrit la vie entre deux zones, la vie coincée entre ce qui n’est pas vraiment la guerre mais plus la paix non plus, la vie coincée entre les forces prorusses et l’armée ukrainienne, la vie dans le Donbass. En février 2022, il était à Kiev lorsque les premiers bombardements ont commencé.
Son œuvre est aujourd’hui traduite en 36 langues. Le roman Les Abeilles grises sera bientôt suivi d’un onzième ouvrage publié en France, L’Oreille de Kiev, à paraître en octobre 2022, toujours chez Liana Levi.

Dernière publication
Les abeilles grisesDans un petit village abandonné de la « zone grise », coincé entre armée ukrainienne et séparatistes prorusses, vivent deux laissés-pour-compte : Sergueïtch et Pachka. Désormais seuls habitants de ce no man’s land, ces ennemis d’enfance sont obligés de coopérer pour ne pas sombrer, et cela malgré des points de vue divergents vis-à-vis du conflit. Aux conditions de vie rudimentaires s’ajoute la monotonie des journées d’hiver, animées, pour Sergueïtch, de rêves visionnaires et de souvenirs. Apiculteur dévoué, il croit au pouvoir bénéfique de ses abeilles qui autrefois attirait des clients venus de loin pour dormir sur ses ruches lors de séances d’« apithérapie ». Le printemps venu, Sergueïtch décide de leur chercher un endroit plus calme. Ayant chargé ses six ruches sur la remorque de sa vieille Tchetviorka, le voilà qui part à l’aventure. Mais même au milieu des douces prairies fleuries de l’Ukraine de l’ouest et du silence des montagnes de Crimée, l’œil de Moscou reste grand ouvert…